| •○• Histoire •○•Je me nomme Seiji Von Chyu, né un 1 janvier et je suis métis.
On peut facilement se dire que par le statut social de mon père, un noble (l’une des rares familles à se sentir noble et considérée comme) ma vie fût facile. C’est ce que tout le monde a toujours pensé. Qu’importe, de toute façon, je devais côtoyer des gens de ma classe, alors les moqueries des autres me touchaient rarement. Et puis, pourquoi les contredire ? Oui, j’avais une vie confortable, un petit nid douillé, tellement convoité par ceux qui ne connaissent pas ce luxe.
Si le choix de ma naissance m’avait été laissé, je n’aurais pas voulu de cette vie. Je n’en voulais pas, je n’en veux pas. Elle m’écœure, m’exaspère, m’énerve.
Parce que cet homme ne connaît rien du sens de la famille.
Ma mère l’a rencontré dans une soirée organisée par sa boîte, qui n’était encore rien d’autres qu’une firme anglaise. Je ne dirais pas que je regrette qu’il se soit rencontré, je ne serais pas né sinon. Je regrette juste d’avoir compris trop tôt ce qu’il était. Ce que ma mère ignorait quand elle a commencé à le fréquenter, qu’elle l’avait présenté à sa famille, c’est qu’en Angleterre, des enfants, il en avait déjà. Deux. Un garçon, une fille, d’une différence d’âge d’un an. Étrangement, je ne sais toujours pas ce qu’il est advenu de leur mère. Bref, tout ceci pour dire … Il était juste attiré par l’orientalisme. Ma mère était belle, japonaise, jeune et travaillée pour une firme anglaise. Comment a-t-il réussi à l’emmener en Angleterre ? On m’a parlé d’un soi-disant nouveau poste, avec un meilleur salaire et un appartement aux frais de l’entreprise. L’a-t-il vraiment attiré de cette sorte ? Sûrement, ma mère était d’une naïveté … Et elle croyait en l’homme charmant qui se tenait près d’elle, elle croyait en ses idées de mariages, de famille. Attachée à son nom de famille, elle ne voulait pas se résoudre à l’abandonner, alors ils s’arrangèrent, elle devint Madame Von Chyu.
Peu de temps après, je suis né. Oh bien sûr, étant petit, j’adorais mon père et ma mère, je tolérais mon demi-frère et ma demi-sœur, ils me taquinaient souvent, ça ne s’est pas arrangé avec le temps. Étant un enfant désiré, mon père était présent qu’en j’en avais besoin. Comme j’étais le plus petit, j’avais l’impression de ne l’avoir rien qu’à moi et j’en étais fier. Je prenais plaisir à aller à l’école, à avoir mes cours avec mes professeurs particuliers, dès que j’apprenais un nouveau morceau, je lui jouais. Il me félicitait, j’avais le droit de prendre des bonbons si je le souhaitais. J’admets, c’est une vie aisée, on ne manque de rien, nous avons tout ce que l’on souhaite. Tous nos caprices étaient cédés.
Puis je l’ai vu gifler ma mère, un soir. Je devais avoir 8 ans … Je n’ai pas attendu d’en voir plus ou même d’entendre quoi que ce soit, je suis monté dans ma chambre, en quatrième vitesse, guettant le passage de ma mère. Lorsqu’elle passa, je lui attrapa la main et la tira dans ma chambre, elle était en larmes. Je voulais savoir ce qui se passait. J’appris alors que ma mère était enceinte et qu’elle souhaitait mettre à terme sa grossesse. C’était pour cette raison qu’il l’avait giflé, elle voulait garder l’enfant, lui avait décidé qu’il en avait assez. Trois enfants, deux garçons, une fille. C’était suffisant. J’étais surpris, pourquoi empêcher ma mère de le garder ? Pourquoi l’avoir giflée ? Pourquoi avoir accepté un deuxième enfant de l’autre femme et pas de ma mère ? Alors que sa femme était bien ma mère ! Je restai avec ma mère, longtemps, dépassant largement l’heure du couvre-feu. Mon père nous rejoignit, il discuta avec ma mère, face à moi, il s’excusait, aujourd’hui en y repensant, ça me répugne … Il l’a manipulée …
Elle avorta.
Lorsqu’elle me l’annonça, j’étais horrifié. Elle l’avait fait, sans même me prévenir, j’estime que j’avais mon mot à dire ! Et encore si cela s’arrêta à là … Il avait réussi à faire en sorte de la décider à devenir stérile. Et ses deux enfants étaient heureux, il riait alors que je fondais en larmes, réalisant que je n’aurais jamais de cadet, je n’aurais jamais ce lien de sang, cette chose que j’ai toujours convoité chez ces deux oiseaux de malheurs.
Je le haïssais … C’était si facile de passer de l’amour à la haine … Chaque jour, je nourrissais ma rancune en repensant à leur moquerie, à ce sourire fier de dominant qu’il portait ce jour-là …
Je me jurai qu’ils me le paieront …
Au début, j’ignorai comment faire, puis un soir, aux alentours de mes 11 ans, je tombai sur un parc de jeux avec pleins d’enfants de mon âge. Je réalisai alors qu’il me suffisait de mon comporter comme eux … Mon père ne supporterai pas un comportement non-noble. J’eus du mal à m’intégrer, ils se moquaient beaucoup de moi, les garçons surtout. Mais au fil et à mesure, j’apprenais d’eux, j’apprenais à être quelqu’un de plus libre, j’apprenais des choses vraiment amusantes. Je pouvais commencer mon manège, qui fonctionna dès le début, il ne loupa pas le moindre de mes défauts. Il hurlait d’horreur en me voyant rentrer tard et sale.
Ce n’était que le commencement. Seulement, vers l’adolescence, je me rendis compte que j’appréciai la présence des filles mais sans plus, comme de bonnes amies. La naïveté et la soumission de ma mère m’avait éloigné des filles … Mais d’une certaine façon, ça m’arrangeait. Ma préférence allait forcément déranger mon père. Et j’avais vu juste.
Mais j’avoue que cette rancune commençait à me tuer petit à petit, j’en avais assez des querelles que je lançais, assez de ces deux crétins, assez de cet homme qui croyait encore à la noblesse, assez de cette mère si faible … Je rêvais de voyage, de fantaisie … Tout ça me laissait …
Ma vie changea un soir, alors que je rentrai des cours, j’avais évité tout le monde, lorsque j’ouvris la porte, ce n’était pas ma chambre que je voyais, je voyais clairement un paysage, je le voyais tellement clairement que je me suis mis une baffe pour être sûr de ne pas rêver ! Je ne rêvais pas. J’en lâchai mon sac. Mon pas vers l’intérieur de ma chambre me propulsa dans ce paysage. Je tombais sur un autre monde, une autre époque, j’étais … Comment exprimer ça ? Dans un sens je me sentais revivre, dans l’autre j’étais anxieux de savoir où j’étais. Apparemment, je ne devais pas être le seul à qui cela arrivait, une douce femme m’expliqua ce que je devais savoir, tout, en détail. Je n’y cru pas un seul instant, jusqu’à ce qu’elle me conduise au château de la famille Shizenkai. Je mis quelques heures à faire le tri dans mon esprit, mais finalement, je m’engageai en tant que domestique de cette famille, découvrant ces histoires de dons, de familiers, etc.
Mais j’en n’oublie pas mon but, détruire un jour cette famille qui me conduisait lentement à l’agonie.
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